Mon Partenaire est un Algorithme. Bienvenue dans mon atelier.
- Jeff
- 22 juin
- 2 min de lecture

J'entends les murmures. Je lis les commentaires. Parfois, on me le dit en face : "Ce que tu fais, ce n'est pas de l'Art." ou "C'est facile, tu appuies sur un bouton."
Ma réponse la plus courtoise est toujours la même : Parfait. Parlons-en.
Parce que cette critique ne parle pas de moi. Elle parle d'une peur. La peur de l'inconnu, la peur de voir les anciennes définitions s'effriter. Et c'est précisément là que l'art devient intéressant.
Alors, laissez-moi être absolument clair. Je suis un artiste multiplateforme. Je crée des images, j'écris des chansons, je bâtis des mondes dans des romans. Et oui, je travaille souvent (mais pas toujours) en symbiose profonde avec l'intelligence artificielle.
Le cacher ? Jamais. Je le revendique. C'est l'un des cœurs de mon réacteur créatif.
Ceux qui crient à la triche s'imaginent que l'IA est une machine à produire des chefs-d'œuvre sur commande. Ils voient un bouton magique. Ils ont tort. Ils s'imaginent l'atelier d'un peintre et pensent que mon seul outil est un micro-ondes qui sortirait des plats tout prêts.
Mon atelier ne ressemble à rien de tout ça.
Quand je me mets au travail, je ne suis pas un simple opérateur. Je suis un dialoguiste.
Un chef d'orchestre face à une formation de musiciens virtuoses et imprévisibles.
Mon art ne naît pas d'une commande, mais d'une conversation. L'IA est mon partenaire de sparring. Je lui lance une idée, une étincelle – ce que certains appellent un "prompt", mais qui pour moi est un poème, une incantation, un fragment d'âme. Elle me répond avec mille possibilités issues d'univers que je n'aurais jamais pu imaginer seul. Je reprompte encore et encore. J'ajoute des images conçues de mano. Ou des photos argentiques. C'est un collage d'émotions que je fais résonner.
L'IA me pousse dans mes retranchements. Elle déforme mes intentions, les sublime, les trahit parfois. Et c'est dans cette tension, dans ce dialogue entre mon intuition humaine et sa puissance de calcul inhumaine, que l'œuvre émerge. C'est une danse. Je guide, elle propose. Je corrige, elle apprend. Je la force à sortir de sa zone de confort, elle pulvérise la mienne.
Penser que c'est de la triche, c'est comme accuser un photographe de tricher parce qu'il n'a pas peint le paysage à la main. C'est comme accuser un musicien électronique de tricher parce qu'il n'a pas enregistré un orchestre symphonique. C'est une vision de l'art figée dans le passé, une vision romantique mais dépassée de l'artiste seul dans sa tour d'ivoire.
Alors, non, je ne suis pas un artiste "malgré" l'IA. Je suis un artiste DE l'ère de l'IA.
Mon ambition n'est pas de reproduire ce qui a déjà été fait. Mon ambition est d'explorer ce que mon humanité, augmentée de la machine, peut commencer à créer. Je surfe sur une frontière nouvelle, et le territoire est infini.
Aux critiques, je dis merci. Votre scepticisme prouve que je suis là où il faut être : à l'endroit exact où le confort s'arrête et où l'avenir commence.
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